A LA RECHERCHE DE LA CITE PERDUE...EN COLOMBIE...

Publié le par LE VOYAGE DE YERATEL

Entre le Vénézuela et la Colombie, se trouvent les îles néerlendaises d'Aruba, Bonaire et Curacao. Nous séjournerons un mois environ sur les deux dernières avant de nous lancer vers la Colombie.

 

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Sous l'eau à Bonaire,

 

 

Nous avons profité de ce séjour pour faire une toilette et des gratouilles à Yératel qui revetait un joli jardin tropical sous ses belles formes arrondies...

 

 

IMG_6604.JPG                           Pour arriver au chantier, à willemstadt, Curacao, un pont s'ouvre pour nous laisser passer...

 

PA300109.JPG Me voilà, tout propre.....

 

Des parties de Toulonnades, avec les équipages du SWEY et de ZIGLIARA, l'un originaire de Toulon et l'autre de la Seyne sur mer...je vous laisse imaginer le raffut lors de nos déplacements en bus, à pied en ville, à la douane ou aux happy hours... avec l'accent qui va avec... et les gesticulades pagnolesques...que ça fait du bien!!! Sur ce, nous décidons évidemment de faire un bout de route ensemble...

 

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En route vers la Colombie, la pêche est bonne, ici une superbe coryphène....

 

Nous n'attendrons pas le début de la saison des alizés, sinon nous risquons de rester coincés à Curaçao pour plusieurs semaines...ou bien de se faire secouer, rien de bien cornélien!!! Notre route pour rejoindre la Colombie nous fait longer le "Cabo de la Vela" qui est surnommé "le Cap Horn des Caraïbes"!!! Il faut profiter des fenêtres météo avec un vent prévu avoisinnant les 15 noeuds, dit-on.. et pas plus...

 

carte_fr_colombie.gif La sierra nevada de santa marta est tout au Nord-Est de la Colombie

 

Les sommets à plus de 4000 mètres créent des vents violents, la houle s'amplifie lorsque les fonds remontent brusquement de plusieurs milliers de mètres et les courants qui se heurtent à ce vent et cette houle montent une mer hachée avec des lames courtes et hautes...Les trois bateaux feront route à quelques heures près vers le premier mouillage qui se situe juste derrière le Cabo de la Vela. 240 miles pour cette première étape. A peine un peu d'appréhension pour cette navigation réputée délicate. Tout compte fait, le monstre s'est tenu "à carreau"... nous avons fait route sous "Genäck" par un vent qui n'a jamais dépassé 25 nd, trois quart arrière... Ca c'est fait!!!

 

Nous foulerons le sol colombien pour la première fois le lendemain de notre arrivée pour un petit tour dans le village. Les "bienvenidos" fusent dès que l'on croise les villageois....Le premier contact est heureux...et nous nous régalerons de quelques cervezas dans l'unique bodéga du coin sous une chaleur écrasante, dans un décor de far west, limite sinistrose...

 

CABO-DE-LA-VELA.jpg Premier village colombien devant le mouillage et juste derrière le Cabo de la Vela...

 

Le vent souffle très fort dans le mouillage, dès la première accalmie nous filons vers Santa Marta par une superbe navigation de 140 miles, sous genäck, encore une fois.... L'approche de Santa Marta est elle aussi réputée pour ses perturbations météo. En effet, ici se trouvent les plus hautes montagnes cotières au monde, avec ses deux pics de plus de 5 700 m....Nous ne verrons pas la neige promise, trop de brume et de nuages feront obstacle à ce spectacle incongru...

 

Nous voilà amarrés à la marina Santa Marta. L'équipage franco australien, philip et Dany rencontrés à Curacao, sont arrivés il y a deux jours et sont en partance pour ce qui est réputé être LE "Trekcolombien" . Il s'agit d'un trek de 6 jours qui nous conduira à travers la jungle jusqu'à la Ciudad perdida, perchée à 1200 m. Cette cité pré-colombienne se mérite par la difficulté de son parcours, mais l'aventure me tente. Je laisse donc Georges tout seul avec un genou qui le fait souffrir de plus en plus souvent... je file donc, sac sur le dos, déjà heureuse de cette immersion au coeur de la sierra colombienne ...........

 

Le premier jour a été pour moi très éprouvant. J'avoue même que je me suis demandé si j'allais tenir à ce rythme et dans ses conditions cinq jours de plus....Le terrain accidenté, boueux, rocailleux, en montée, en descente, la chaleur humide, les nuées d'insectes prélevant leur dîme, ces sales bestioles infestent la région à un niveau que j’ai rarement observé. mais qu'est ce que j'fous là!!! et ce foutu sac à dos , c'est pour ma pomme!!!!!! Nicolas, notre guide, me proposera d'aller à mon rythme (de toute façon, c'est bien gentil, mais je n'irai pas plus vite, c'est pas possible!!!) et de charger une mule de mon sac à dos... non, ca non plus c'est pas possible, les mules, elles, sont déjà recouvertes de sacs de victuailles et matériels de cuisine....pauvres bêtes!!! Je prends sur moi, je ne m'autorise aucun "rouméguage", et comme d'habitude, j'essaie de trouver ce qu'il y a de formidable dans cette situation...bon, ok, pas facile!!! mais tout de même, je conclus que mon corps si peu entrainé à l'exercice physique, mérite que je le considère autrement. Dès mon retour, je mettrai en place un plan d'attaque....

 

Et puis, les jours passent, le chemin s'étrique peu à peu, pour nous faire passer parfois le long de paroi en bordure de ravin profond surplombant le rio... grrrr!!! les traversées de rivières, des ponts suspendus, s'enchainent, certaines plus difficiles que d'autres, on apprend à s'accrocher partout, à bien poser ses pieds, souvent dans la gadoue!!! et le bon rythme s'installe, je suis toujours dans le petit groupe qui traine, au total nous sommes 9. Mais qu'à cela ne tienne, j'avance, et je peine moins.

 

Instantane-3--04-12-2012-15-29-.png C'est encore loin, mais c'est décidément très beau....

 

Au matin du quatrième jour, après trois journées à louvoyer dans la jungle et trois nuits à tenter de récupérer dans les hamacs, nous sommes au pied des 1260 marches qui nous conduiront directement, non pas au paradis, quoi que, mais au pied de la Ciudad Perdida. 1260 marches!!! le supplice!!! recouverte d'une mousse ultra glissante, et à peine large de la taille d'un 36 fillette....impossible de jeter un regard autour de nous, sans risquer la glissade... d'ailleurs, me croyant plus maligne que les autres, quelle idée!!!! j'ai tenté un regard alentour....réponse immédiate...c'est la dégringolade!!! je récupère au vol mon baton et ma go pro....je ris un bon coup et je continue, cette fois, en regardant soigneusement chacune des marches que je foule.

 

habitat.jpg Dans un village kogis...l'habitat en végétal est toujours circulaire

 

Et puis, la voilà!!! c'est tout simplement magique...j'ai rarement ressentie ce sentiment d'avoir accompli quelque chose d'aussi extraordinaire, au vrai sens du terme...j'y suis... je l'ai fait...elle est là...je la vois...nous profiterons de la cité perdue, parfois dans le recueillement, parfois empruntés par les histoires de notre guide qui nous fait revivre l'histoire de cette cité perdue, et retrouvée il y a à peine une quarantaine d'année...

 

Instantane-19--04-12-2012-15-50-.png 1260 marches....tout en grimpette....

 

 

Connue aussi commeTeyuna, elle est située sur l’une des rives du fleuve Buritica, au coeur des forêts où abondent une faune et une flore exotiques. Ici, au milieu d’une jungle tropicale et d’arbres de 40 à 50 mètres de haut se trouvent les ruines du grand empire Tayrona, qui se caractérisent par une parfaite intégration entre la nature et la civilisation, et par une merveilleuse architecture en pierre.

 

cite3.jpg sur 15 hectares, la cité compte environ 250 habitats...

 

 

Selon les études des anthropologues, cette cité a été construite vers l’an 700 après J.C. et représentait le centre urbain le plus important parmi les 250 établissements indigènes découverts à ce jour dans la Sierra Nevada. Sa population variait entre 1400 et 3000 habitants.

 

Instantane-26--04-12-2012-15-58-.png Les petits kogis, dans leurs habits de coton blanc, enfin pas tout à fait!!!....

 

Soyons honnête, elle n’est pas aussi impressionnante que Tikal ou le Machu Pichu. Mais elle est unique dans son genre. Tout y est rond et le centre de la cité est bâti sur la crête étroite d’une montagne qui domine des vallées encaissées et elle n’a clairement rien à voir avec les aires culturelles mayas, incas, etc.. Elle est juste différente. Et surtout, et avant tout, ce qui la rend différente c'est la difficulté de son accès, ici, pas de train, pas de bus... faut marcher au minimum trois jours....dans une jungle qui n'est guère hospitalière.

 

cite2.jpg Ici, les kogis se retrouvent encore aujourd'hui pour les cérémonies sacrées

 

Quoiqu’il en soit, le chemin qui y mène est clairement une part importante de l’intérêt de la visite.

 

 

cite.jpg Nous progressons vers le centre religieux...plus haut à 1200 m

 

Durant ces 6 jours de marche, nous aurons l'occasion de rencontrer les indiens kogis qui vivent depuis plus de 500 ans dans ces montagnes, dont une qui culmine à 5 775 m et plonge dans la mer des Caraïbes. Ils sont les descendants des indiens Tayronas, une des plus brillantes civilisations du continent sud-américain, que la conquête espagnole a tenté d'exterminer. Nous pourrons également discuter avec un chaman ainsi qu'un apprenti.

 

fermin.jpg Notre apprenti chaman, quelque peu "perché" à force de machouiller sa coca....

 

 

Tout deux, nous feront partager leur parcours, leur savoir et même quelques présages!!!! Leurs rituels et leurs traditions sont caractérisés par un rapport très fort et très sensitif à la Terre. Ils se sentent encore de nos jours «gardiens de la Terre» qu'ils considèrent et traitent comme «sacrée». Ils sont capables de sentir les lieux où d'après eux la Terre est «vivante» et ceux où elle est morte. La durée de la formation du chaman chez les Kogis est très longue, 18 ans environ, contre 13 ans pour la formation médicale.

 

Selon les Kogis, la maladie viendrait d'un déséquilibre entre l'harmonie d'une personne et celle de son rapport avec le monde. Une grande partie du soin chercherait à connaître la raison de ce déséquilibre, afin de lui donner un sens et une raison de corriger cette dysharmonie. A cet effet, sont utilisées dans le soin la régulation des énergies, la pensée, la spiritualité et les plantes de la forêt. Ne partagent-ils pas ainsi la conception traditionnelle de tous les peuples dits primitifs ? J'aurais tant aimé pouvoir rester dans ces villages et consacrer plus de mon temps auprès de ce peuple si singulier... Voici un petit diaporama que j'ai concocté avec le peu de photos que j'ai eu l'occasion de prendre, compte tenu du contexte plus "sport" que contemplatif....vous pouvez cliquer sur le lien suivant : 

 

https://picasaweb.google.com/106499512269149130470/CIUDADPERDIDACOLOMBIE

 

 

 

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